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Chronique d'un saccage écologique urbain
Cet ouvrage cyclopéen, mêlant constats, témoignages, réflexions et interrogations, dresse un état des lieux aussi précis que possible
de l'évolution du patrimoine arboré de la ville de Tours. Depuis l'arrivée d'un nouveau maire en 1995, la tendance est à la dégradation accélérée, et, pour les dernières années 2009 à 2011, il
n'est pas exagéré de parler de catastrophe écologique locale.
En 226 pages très denses, de grand format, abondamment illustrées de plus de 730 photos, le lecteur est interpellé et devient témoin direct du saccage du patrimoine vert de la ville. Il prend
conscience de la "méthode Germain", du nom du maire de Tours, qui abuse des abattages arbitraires et en masse sous couvert d'une communication perverse. Il découvre aussi le mépris et le déni
démocratique imposés par les autorités municipales. Il s'interroge sur les passages de l'indignation à l'action.
Face à l’arbitraire municipal, des hommes et des femmes de tous horizons, des associations se sont mobilisés pour sauver leurs arbres et le paysage de leur cité, le livre présente aussi leur
lutte. Au delà du cas privilégié de Tours, un panorama des mobilisations dans les villes de France est présenté sur les dix dernières années.
Les mises en perspective sont multiples, sur le passé, sur le futur, sur la qualité de vie, sur la politique, sur la démocratie, sur l'écologie urbaine, sur notre perception de la nature, sur les
moyens d'améliorer la situation, sur la similitude avec d'autres villes atteintes elles aussi par le rouleau compresseur d'une modernité qui aseptise méthodiquement notre cadre de vie.
Le cas extrême des arbres "prolos" du mail du Sanitas est caractéristique d'une nouvelle gouvernance qui se joue des lois environnementales et de l'intérêt public, avec en arrière plan
d'importants enjeux privés.
Cette analyse multidimensionnelle permet d'appréhender toutes les mesures à déployer pour préserver et développer nos patrimoines arborés urbains. Face aux propos rassurants des édiles, la
vigilance s'impose. Aux arbres, citoyens !