Les ateliers d'autoréparation rencontrent un succès grandissant. L’association Roulement à Bill, qui défend tous les rayons du vélo, notamment le recyclage et le réemploi de vélos inutilisés, cherche un autre local.
A Paris, ils ont l'Atelier vélorutionnaire, à Lyon, un atelier nommé Pignon sur rue, et Des P'tits Vélos dans la tête à Grenoble. A Tours, Roulement à Bill est l'une de ces cinquante structures associatives composant le réseau L'Heureux Cyclage (lire encadré). Les bénévoles qui les animent vous apprendront tout sur la pose des rustines, et bientôt, vous ne craindrez pas plus le cambouis que votre fidèle biclou ne craindra les nids de poule !
A Tours, tout a commencé dans un garage de la rue des Abeilles, dans le quartier Velpeau, il y a quatre ans. Le garage s'est rapidement montré trop exigu et les cyclistes sont désormais de plus en plus nombreux à franchir les portes de l'atelier de « Bill », installé pour le moment dans l'usine désaffectée du Projet 244, rue Auguste-Chevallier.
Or, on sait que l'usine sera bientôt abattue pour laisser place à un projet immobilier. Une partie des compagnies artistiques va déménager aux Grandes Brosses, à Tours-Nord, qui sera l'un des deux pôles des arts de la rue de l'agglomération, mais pas Roulement à Bill, qui doit par conséquent chercher un nouveau local : « Il faudrait que nous ayons trouvé d'ici la fin de l'année un lieu couvert, avec l'eau et l'électricité, et 30 ou 40 m² au minimum, accessibles de plain-pied », détaillent Fanny, Yann et Gaétan, qui se disent prêts à « payer un petit loyer ».
L'association ne demande pas de subvention et son fonctionnement « repose sur l'entraide et la participation des adhérents » : le montant de l'adhésion est libre, et il donne, pendant un an, accès aux pièces, aux outils et aux conseils de l'atelier, où on peut venir pour réparer son vélo ou pour acheter un vélo recyclé, vendu entre 40 et 80 €. « Pour l'instant, nous avons une cinquantaine de vélos à recycler », poursuivent Fanny, Yann et Gaétan. « Nous sommes prêts à récupérer les vélos mis au rebut. Il faut tendre vers le " zéro déchet ", et avec les vélos, qui sont des instruments simples et en acier, c'est possible. »
" La voiture est trop chère "
Ces militants sont confortés par la fréquentation croissante de leurs ateliers du dimanche, et par le soutien de leurs adhérents, qui étaient une centaine, en 2012 : « Ce succès répond à un besoin : la voiture est trop chère », enchaînent-ils, en précisant aussitôt : « Le vélo doit être toujours vu comme complémentaire des transports collectifs, car c'est très facile de revendiquer le vélo dans l'hypercentre, mais tout le monde ne peut pas vivre dans l'hypercentre. Et à 15 km, le vélo, ça commence à être la lutte. »
roulementabill@yahoo.fr
http ://roulementabilltours.
wordpress.com/
Les ateliers ont lieu les dimanches, de 14 h à 18 heures.
repères
Le vélo, objet de " transformation sociale "
Les ateliers d'autoréparation du réseau L'Heureux Cyclage sont souvent des émanations des collectifs Vélorution, même si, historiquement, à Tours, les deux structures sont dissociées : « Pourtant, nous partageons la même idéologie : promouvoir au maximum le vélo pour les déplacements, avec une dimension décroissante et écologique indéniable. Le vélo est un objet de transformation sociale, qui est d'une efficacité indéniable pour tous les trajets quotidiens inférieurs à 8 km », précisent les bénévoles du Roulement à Bill.
Ils se disent « complémentaires » de l'action menée par les vélocistes de proximité, et par les adhérents du Collectif cycliste 37, qui ont « une vision sociale du vélo » et proposent également un atelier de réparation au Vélopôle. « Deux ateliers de ce type pour une ville comme Tours, ce n'est pas trop ! Nous ne sommes pas concurrents », affirme Roulement à Bill.
Le CC 37 adhère également à L'Heureux Cyclage. Leur atelier de réparation situé au Vélopôle, boulevard Preuilly à Tours, est d'ailleurs devenu trop petit : eux aussi cherchent un nouveau local !
Velopôle du Collectif cycliste : http://tours.fubicy.org/index.html
